Marguerite Yourcenar a dit : “Il ne faut pas pleurer pour ce qui n’est plus mais être heureux pour ce qui a été.”
Aujourd’hui je veux me souvenir de ton sourire, ton regard qui pouvait être malicieux, tes silences. Tu n’avais pas besoin de parler, ton cœur le faisait pour toi.
Me souvenir aussi de tous les moments partagés ensemble et ce lien si particulier, si fort qui nous unissait.
Merci pour l’amour que tu m’as porté, cet amour qui m’a porté sans lequel je ne serai pas ce que je suis.
Saches que tu as été mon repère. L’amour que j’ai pour toi restera à tout jamais pour continuer de me guider.
Merci Papy…

 

Lu le 22 juin 2012 à l’Eglise de Bué.

25 juin 2012,16:14

En bout de table. Tu es là. Je te regarde discrètement. Avec tant d’amour. Tu me souris. Ton visage pourtant fatigué. Ton regard triste. Tes pensées ailleurs. Noël. Sa naissance. Son absence aujourd’hui. Ce fils perdu. Trop jeune. Mon deuxième prénom, fièrement je le porte. Pour toi.

Toi que j’aime. Plus que tout. Parce que tu m’as offert ma première 2CV rouge à pédale, mon premier vélo, ma première voiture. Parce que tu étais le seul à pouvoir guider mon bateau sur la mer, tu m’emmenais sur les enjambeurs dans les vignes, on ramassait les asperges dans ton jardin. Parce que tu as toujours été là. Parce que tu as aussi été un repère, comme un père. Pour tout, parce qu’une liste de souvenirs ne suffisent pas. Parce que sans toi…

Et pourtant. En silence, ta souffrance. Ta vie ralentit, leucémie ennemie. Mon impuissance, en silence. Ma souffrance.

Avec toi, me sentir unique. Ta présence. Tes mots rares. Ton regard. Celui de l’amour. Celui qui me fait comprendre que je suis quelqu’un de bien. Ressentir ta confiance, ta bienveillance, ta fierté.

Alors te regarder, encore et encore. Profiter. Nous regarder. En silence, tout en émotion. Un sourire sur nos visages. Ma mère de nous interrompre “Va à côté de Papy je veux faire une photo de vous deux”…

En bout de table, ma main posée sur ton épaule. L’objectif nous immortalise. Un souvenir de plus de notre amour…

 

 

27 décembre 2011,23:26

Retour en arrière. L’année dernière. Juin. Ma vie. Un mur. A son pied. Pris au piège. Aucune issue. Pour avancer, demi-tour. Refaire ce long chemin. Tomber à nouveau, se relever. Pas seul. Elle était là…

Ma femme de ménage. Comme je l’appelle. La remueuse. Celle qui m’écoutant, me permet de remettre de l’ordre. Au loin mes idées noires, aux oubliettes mes envies d’absence pour toujours. Choisir d’entrevoir la lumière. Mon passé revisité. Comprendre, mettre en sens. Mettre en mots. Encore et encore. Trouver ma direction.

Toucher le fond de la piscine. Sans pull marine. A nu, émotions brutes. Me faire mal. Expérimenter la souffrance dans ce qu’elle a de plus beau. De plus dur. Pour revenir en douceur. Apprécier la sérénité. Savoir pourquoi elle est appréciable.

Se plaindre. De séances en séances. Ne pas ressentir les effets. Quête Don Quichottesque. Penser ne rime pas avec réalité. Besoin de concrétude. Continuer. Parfois avec lassitude. En silence geindre. Pour mieux entendre mon espérance.

Me laisser surprendre. Des déclics. Un passé explicité à qui de droit. Des expériences nouvelles formatrices. Des haches de guerre enterrées. Des sentiments apaisés. Et une addition de petits riens. S’en apercevoir. Profiter de ce joli tout.

Arrêt sur image. Aujourd’hui. Encore prisonnier de moi-même. En conditionnelle. Le goût de la liberté. Être sur la bonne voie. Sur mon chemin. Celui que je trace. Celui dont je peux être fier. Pouvoir me redire que je reste le magicien de ma vie…

 

19 octobre 2011,23:30