3h45. Un mercredi, tout comme aujourd’hui. Vingt-huit ans auparavant. Ma naissance.

Depuis, d’autres naissances, des renaissances. Des deuils. En tout cas un joli chemin, avec ses cailloux, ses obstacles, ses ravins. Mais aussi et surtout des jolis moments, de belles rencontres, de vraies histoires humaines. Une vraie fierté d’être là où je suis. Sans la reconnaissance de mes pairs. Grâce à mes efforts. Grâce à vous qui m’entourez.

Vieillir ne me fait pas peur. Vieillir me fait plaisir. Je m’embellis. Je ne parle pas du contenant mais du contenu… Mes amis le savent j’attendais ce jour avec impatience. J’adore les chiffres pairs. Me voilà comblé : 28. Le compte est bon.

Pourtant. Paradoxale journée. Des appels. Des messages. Des cadeaux. Des soirées inoubliables. Tout le monde autour de moi. Non pas tout le monde… Ma souffrance. Mon manque. Le petit garçon que je suis toujours attend.

A force d’attendre, chaque année ce sont des larmes qui viennent. Chaque année, la déception. l’abandon. Chaque année je ne suis rien sans lui.

S’il te plait, appelle moi Papa….

9 avril 2008,18:48

6 Ressentis sur “Le téléphone pleure…”

  1. dfromparis ressent :

    Tu verras, ‘Thirsty Zéro” ce sera bien aussi. ;-)
    Pour le reste, cultiver ses paradoxes est encore le meilleur moyen de rester soi-même alors bonne route bel enfant!

  2. Nicolas ressent :

    Je ne peux pas m’empêcher d’entendre résonner les paroles d’Harry Nilsson à la lecture de ces lignes vibrantes.
    Tu as l’air de vivre bien entouré, mais la recherche acharnée de la présence d’une seule personne peut devenir la plus douloureuse des absences. On a déjà eu l’occasion de parler de ça.
    Je te connais un peu maintenant et j’admire d’autant plus ton courage, ta ténacité, ta forte personnalité à toute (?) épreuve. Tu l’écris très bien toi-même, ta fierté et tes efforts te portent. Sur un chemin qui te mènera loin. Je te le souhaite en tout cas. C’est aussi en se cognant à la vie qu’on avance…

  3. H. ressent :

    Tu es un homme. Un grand gaillard. Ton chemin. Celui que tu arpentes, c’est le chemin que tu t’es fait. C’est une réalité que j’ai pu voir de mes yeux. C’est ta fierté. Et tu as de quoi être fier de ce que tu as pu accomplir jusqu’à présent.

    Tu es un homme. Plus ce petit garçon qui attend son papa. Alors, oui il est au fond de toi. Oui il pleure à l’intérieur. Mais son cri doit devenir un petite voix. Infîme. Scelle sa voix au fond de toi pour qu’elle ne gêne plus ton chemin.

    M…aël tu es un homme. Tu es TOUT sans lui. Et tu le découvriras quand tu deviendras le papa.

    M…aël tu es un homme. Ne pleure pas.

  4. Messire Loup ressent :

    J’arrive en retard, désolé: je ne connaissais pas ta date de naissance.
    Well then, Happy Birthday!

    Pour ton Papa, c’est bien triste. Je comprends ta douleur: j’ai mis 40 ans à retrouver le mien.

    Mais dis-moi, si tu l’appelais pour lui dire que tu l’aimes et qu’il te manque???

    XOXOXOX

  5. H. ressent :

    Petit mon père me disait “tu es un homme ne pleure pas”. J’étais et je suis resté le plus fragile de mes frères. Celui qui pleure.

    Mon “Tu es un homme. Ne pleure pas.” adressé à M…aël était à mi-chemin entre ce “tu es un homme ne pleure pas” que me disait mon père, et “tu es un homme ne pleure plus” (parce qu’il n’est plus cet enfant qui pleurait son papa).

    M…aël a le droit de pleurer. Le devoir même parce que les larmes sont salvatrices. Elles soignent également.

    Mais M…aël est aussi devenu cet homme qui s’est fait, créée et qui peut en être fier. Dès lors, pleurer c’est remettre en cause ce chemin parcouru. Pleurer c’est revenir en arrière.

    S’il n’a pas eu besoin de sa présence pour devenir un homme, il n’a pas besoin de son appel le jour de son anniversaire.

    L’homme M…aël porte en lui le fantôme de l’enfant M…aël, pas assez fort pour accepter l’absence de son père.

    Evidemment, je parle comme un robot. La même situation à mon échelle, me rendrait également triste. Et sans nul doute pleurerais-je.

    Mais j’aimerais sincèrement que M…aël ne pleure plus. Et qu’il soit libéré de cette malédiction (l’attente) à jamais.

  6. Laul ressent :

    Mon père est là, avec ma mère.
    J’ai cette chance.
    Je m’entends très bien avec eux.
    Ils ont toujours été là pour me soutenir.
    J’ai cette grande chance.

    Lorsque j’essaie d’imaginer ma vie sans eux…
    Non, je n’y arrive même pas. C’est au-delà de mes forces.

    M…aël, je suis désolé.

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