Il pleut. Depuis deux jours. L’herbe est mouillée. Sur la vitre coulent les gouttes. Chemin hasardeux, tortueux, douteux. Elles s’arrêtent, repartent, hésitent. Rencontrent une autre goutte, arrivent à l’extrémité de la fenêtre. Fin d’une vie. Triste vie éphémère.
Le vent s’engouffre dans la fenêtre que Clara vient d’ouvrir pour sortir. Elle a froid. Elle s’en moque. Elle allume une cigarette. Habituelle compagne de solitude. Première bouffée. Qui déjà s’éparpille, existence illusoire. La pluie s’intensifie. Sensation humide. L’eau ruisselle sur son visage. Pas de goût salé. Malgré cette multitude de gouttes, toujours seule. Encore. En réalité non. Pourtant sa solitude l’asphyxie, l’accable.
Envie d’hurler son malaise.Que tout le monde sache, entende. Mais la solitude ne s’entend pas. Alors elle reste là, silencieuse. Elle attend sa goutte d’eau. Triste vie interminable. La lassitude, la mélancolie elle n’en peut plus. Etats d’âmes omniprésents.
La peur des autres aussi. Le manque de confiance en elle. En eux. Certains l’ont démolie par un amour trop fort. Ou alors pas assez d’amour. D’autres l’ont reconstruites. Par leur présence, leur soutien, leur regard. Petit à petit. Pierre par pierre. telle une forteresse. Une forteresse de cartes qui malgré sa force extérieure s’écroule en larmes au moindre souffle.
Elle a froid. De plus en plus.
Seule à en mourir. Tous les jours un peu plus. Seule avec ses souvenirs. Gravés dans son coeur. Ancrés dans son corps. Et ce passé coulant dans ses veines. Envie de les trancher. Se vider de ce sang. Sale et impur.
Elle jette son mégot, rentre. La pluie tombe toujours. Vingt heures. Plus de force. Ses pas, un fardeau. Elle se couche. Dans ce lit, trop grand.
Toujours ce bruit. Celui des gouttes sur la fenêtre.
Clara se meurt, Clara s’endort. Comme d’habitude, seule.
Vendredi 6 février 2009 à 21:21
J’ignore qui est cette Clara…
Quoiqu’il en soit certains de tes mots me font terriblement penser à moi…
“Seule à en mourir. Tous les jours un peu plus. Seule avec ses souvenirs. Gravés dans son coeur. Ancrés dans son corps. Et ce passé coulant dans ses veines. Envie de les trancher. Se vider de ce sang. Sale et impur.”
Ta littérature m’avait manqué. Et toi tu me manques trop souvent…
Dimanche 28 juin 2009 à 22:49
“Dis, quand reviendras-tu ?”