Un film. Une phrase. Une résonance. “La perfection n’est pas juste affaire de contrôle. Elle tient aussi au fait de savoir se lâcher, se surprendre soi-même afin de surprendre son auditoire, une vraie transcendance.”
Des mois. Sans mots. Pour me fuir. Etouffer mon insupportable. Me faire taire. Et comprendre…
DoOolididom… Mon reflet. En être prisonnier. Privé de ma liberté d’écrire. Enfermé par ma quête absolue de perfection. Chaque virgule pensée, chaque mot choisi, chaque titre réfléchi… Des heures… Des détails importants à mes yeux, mes yeux seulement. Pour ne jamais me satisfaire, parce que jamais parfait. Perdre l’envie d’écrire. Dans la lutte on oublie le plaisir. Dans la lutte perdre l’envie de vivre…
Me combattre. M’épuiser à ne pouvoir être celui que je désire. Qu’elle désire… Mon envie, la sienne ? Celle qui m’a fait me fait oublier qui je suis. Ne pas savoir qui je suis.
Me définir en fonction des Autres. De leurs regards. Les interpréter. Me penser de leurs places. Tenter de plaire, vouloir correspondre à leurs attentes. Que je fixe moi-même. Redouter un potentiel jugement, craindre de ne laisser transparaître une imperfection. Me perdre…
Ne plus accepter. Ne plus être le juge de moi-même. Ne plus être celui qui me persécute. Celui qui voulant devenir bien se fait du mal. Me satisfaire, me plaire. Me contenter de ce que je suis. En être fier. Je ne suis pas parfait mais je suis…
Ecrire et ne pas avoir tout maîtriser. Pour me rassurer. Je ne peux pas tout contrôler. Je n’en ai pas la force, plus la volonté. Finir. Ne pas relire. M’entendre me dire ce n’est pas parfait. Publier…
20 juin 2011,23:08
Ciel gris bleuté. Quelques éclaircies. Encore trop de nuages pour profiter pleinement du soleil.
Dans le noir. Revoir ce film. Avec toi. Encore les mêmes effets. Mêmes écholalies avec ce que je ressens. Parce qu’en ce moment je suis au cœur de moi-même.
Un soir. Vous êtes là. Vous ma famille. Toi aussi tu es là. Vous ne le savez pas, je suis comblé. Je me détache du moment. J’admire. Nos fous rires. Ton humour décapant. Nos regards complices. Ces clins d’œils pour se comprendre. Ta fausse naïveté. Ce sourire venant signifier ma gaffe. Ta main mal placée remarquée. Tous les petits apartés. Tes silences parlants. Le respect de chacun pour l’autre. Ta sensibilité cachée. L’authenticité malgré nos secrets. Cette cohésion malgré nos failles. L’empathie naturelle. La confiance presque infinie. Nos souvenirs gravés. Ce qu’on a construit. Qui m’est si cher. Notre Amitié. Ma fierté. Plaisir simple. Vous avoir près de moi.
Toi à mes côtés. Plus qu’un petit mouchoir. Le voile levé. Notre couple à nu. Ma souffrance exprimée. Tes regrets entendus. Tenter de ne plus choir. Croire que “nous” n’est plus interdit, que “nous” a un sens. L’importance de me tourner vers moi. Pour mieux retourner vers toi. Te retrouver. Doucement. Sûrement. Dépasser ma colère, panser mes blessures. Penser à l’avenir. Lâcher prise, ne plus maitriser mes sentiments. Simple expression d’une peur. Peur de redonner ma confiance. De la voir à nouveau maltraitée. Insupportable, destructeur. Envie de te redonner ma confiance. Reconstruire cet édifice. A deux.
A deux. Vous m’avez construit. Vous m’avez instrumentalisé. Sans jamais rien dire. En silence grandir. Avec des œillères. Comme si je ne pouvais entendre la vérité. Elle me concerne. Je dois savoir. J’en ai le droit. J’ai été votre enfant. Vous en avez abusé. Je suis un adulte. Assumez. Repousser le moment de vous affronter. Par peur. Mettre en péril la fragilité des liens. Liens faillibles par la force de vos non-dits. De vos actes, vos défaillances. Vous entendre non pour vous juger. Pour me comprendre. En filigrane inévitablement une quête d’amour. Le votre, le mien.
Ciel gris bleuté. Quelques éclaircies. Assez pour profiter pleinement du soleil à travers les nuages…
24 novembre 2010,0:53
Les arbres défilent. Comme un pantin sans fil. Une feuille morte. Je tombe. Creusant la mienne. Mes cailloux disparus. Je perds le fil.
Sac de nœuds. Les ombres du passé en pleine lumière. A présent dans l’obscurité. Dans ces similitudes je déambule. M’égare. Mes larmes. Je ne sais plus. Je me suis oublié. A trop penser à vous. Ma lutte essoufflée à toujours donner. A rechercher votre désir. A ne jamais le voir. Le recevoir. Je baisse la garde.
Mon existence dans votre absence. L’omniprésence de ma dépendance. Exister, me réaliser. En dépit de vous. Me retrouver. Vulnérable. Face à moi-même. Résoudre mes dilemmes. Ceux que vous m’avez imposés. Ne plus subir en silence cette souffrance. Statufié de ne pouvoir pardonner. Rassuré de ne pouvoir le faire. Je n’ai pas entendu vos regrets. Ma culpabilité de côté, votre responsabilité à assumer.
Ma vie à assumer. Mon mal à effacer. Mes larmes à essuyer. Ma souffrance à apaiser. Qui je suis à trouver. Pour quoi je vis à ressentir. Me dévoiler, me relever. Me révéler. Délier mes nœuds. Et renouer.
Je perds le fil. Mes cailloux disparus. Je tombe. Creusant la mienne. Comme un pantin sans fil. Une feuille morte. Les arbres immobiles…